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anekdoten-Nucleus
27/10/2007 13:24
La scène progressive suédoise est assez florissante, et dans le domaine du rock progressif, il n’est pas impossible de tomber sur de véritables petits trésors. Bien sûr, on retrouve toujours les Flower Kings en leader européen du rock progressif, mais ce n’est qu’une partie de l’iceberg, et la partie la plus “festive” et accessible (osons dire que les Flowers Kings sont accessibles, tout est relatif). Anekdoten, petit groupe sans prétention, fait partie de ces trésors, et représente certainement une des facettes les plus sombres du rock progressif sudéois. Nucleus est le deuxième véritable album de Anekdoten et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas la façon la moins chaotique de découvrir le groupe mais c’est un peu l’épreuve du feu en quelque sorte puisque depuis cet album, le groupe n’a pas encore proposé d’album aussi noir et torturé. Noir et torturé, deux adjectifs qui naviguent inlassablement dans nos têtes à l’écoute de cet album, d’une noirceur à la beauté impressionnante. On peut lire ici et là qu’il y aurait une part de grunge dans cet album… Vous me direz, on lit tout et n’importe quoi, pour autant, s’il on veut vraiment trouvé un sens à ça, ou un lien, on peut se rappeler que Kurt Cobain disait avoir été influencé de manière extrêmement forte par Red de King Crimson. Or, globalement, Anekdoten rappelle fortement King Crimson, par certains côtés, il préfigure même le King Crimson noir de The Power To Believe. Red est d’ailleurs, pour pas mal de groupes de post-rock, une référence incontournable, bref, le Roi Cramoisi en a influencé plus d’un… Revenons à nos moutons… Nucleus est un album à vif, si les ambiances se font parfois aériennes, c’est la lourdeur oppressante qui est la plus presante, accentuée par les interventions magnifiques de mellotron et de violoncelle jouée par la charmante Anna Sofi Dahlberg, les demoiselles étant assez peu présentes dans le progressif, il n’est pas inutile de saluer sa présence, d’autant que l’utilisation du mellotron y est vraiment convaincante, utilisé avec parcimonie et intelligence ce qui est, de nous jours, plutôt rare. L’intensité est parfois troublante, d’une mélancolie extrême, à l’image du sublime “Here”, transcendée par le violoncelle grave et la profondeur des mélodies. Difficile de revenir d’un tel album, qui, sans le savoir, se transforme peu à peu au fil des écoutes, pour devenir un véritable petit chef d’oeuvre d’émotions. D’une intensité rare, chaotique et à fleur de peau, et une ambiance générale que le groupe ne réussira pas, par volonté peut-être, à reproduire par la suite, même si les albums à venir sont aussi très bons. Cet album peut plaire à un public bien plus large que cette communauté du rock progressif, relativement restreinte. Une expérience musicale indédite!
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